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Samuel Eto’o fils n’aurait jamais pu exister sans Gilbert Kadji et le centre de formation qu’il a cofondé avec son père, la Kadji Sport Academy. Selon Camfoot, avant sa première licence, le joueur désormais connu sous le nom de « Ngambé » a conservé son identité d’origine, Samuel Ndebi. L’objectif était d’harmoniser le nom de famille du joueur avec celui du père de David et Etienne Eto’o. Le KSA s’en est chargé à merveille. Changement d’identité, certes, mais pas seulement de nom….

Sa relation avec la KSA était plus que fusionnelle. Gilbert Kadji a accompagné Samuel Eto’o Fils dans tous ses combats depuis son adolescence. A la fin des années 1990, il parcourt le monde pour trouver un club ; au début des années 2000, il participe à l’intégration tumultueuse des Lions Indomptables ; à la fin des années 2000, il se bat pour le contrôle du vestiaire et le brassard de capitaine. Puis, au début des années 2010, il est en froid avec la Fécafoot de Mohamed Iya. C’est par l’intermédiaire de Gilbert Kadji que Samuel Eto’o rencontre son ancien avocat, Me Happi, qui deviendra plus tard président du Comité de normalisation. Et c’est ce Comité qui a finalement remis les clés du football camerounais à Samuel Eto’o.

C’est le règne de l’actuel sénateur Seidou Mbombo Njoya qui les a séparés. Samuel Eto’o fils avait estimé que l’homme de tête qu’il avait porté à la tête de la Fécafoot s’était émancipé de lui. Dans sa volonté de rétablir son honneur, il a décidé de se lancer dans la course au prestigieux poste. « Son bailleur de fonds, Gilbert Kadji, a tout fait pour le décourager. Estimant que Kadji préfère ses amitiés à son « fils le plus illustre », Eto’o se sent rejeté. Il se met alors en quête de personnes susceptibles de financer ses élections. Le fossé est profond. Et le soir de sa victoire électorale, Samuel Eto’o a soif de sang. Tous ceux qui ne croyaient pas en lui l’avaient, selon lui, trahi.

Lorsqu’il a contrôlé la Fécafoot pour la première fois, il cherchait des munitions pour suspendre Gilbert Kadji et les autres. Le rapport, envoyé aux instances africaines et mondiales du football, sera classé sans suite.

A contrecoeur, il se résoudra à utiliser les mêmes outils qui ont mis hors d’état de nuire d’autres présidents et clubs camerounais légendaires. L’Etoile Filante de Garoua et Abdouraman ont été exclus du football. Le procès contre Yannick Noah est en cours. Nous verrons s’il obtient gain de cause.

Lors d’une conférence de presse à Douala jeudi, Gilbert Kadji a tenté d’expliquer les raisons de cette suspension :

La controverse et les problèmes ont commencé l’année dernière, lorsque nous avons essayé de faire en sorte que l’ASK ne puisse pas gagner ses matches. Malgré les difficultés, nous avons réussi à les surmonter. Cette année, nous demandons des licences pour pouvoir participer au championnat comme d’habitude. Chaque année depuis sa création, la KSA a eu au moins 60 licences. Nous avons demandé 54 licences, et vous connaissez la procédure, elle se fait en ligne sur TMC. Nous en avons reçu 11 en retard. Parmi ces 11 licences, il y a 3 gardiens de but. Combien de joueurs pouvons-nous donc aligner dans un match ? Si on enlève les 2 gardiens et qu’on n’en garde qu’un, il reste 9 joueurs. Un match de football peut être joué avec un minimum de 7 joueurs.

En toute bonne foi, nous avons commencé le championnat en disant qu’il pourrait s’agir de problèmes administratifs que la fédération corrigera rapidement, mais nous commençons le championnat. Et je voudrais souligner qu’avant le début du championnat, nous avions soumis les licences il y a cinq mois, et nous parlons de semaines. Nous parlons de semaines. Nous parlons de mois.

Cinq mois après nos demandes, nous n’avions reçu que 11 licences. Nous avons joué les deux premiers matches. Malheureusement, il y a eu des blessures et pendant ces deux matchs, nous étions moins de sept sur le terrain. Les matchs ont été interrompus parce que nous n’avions pas assez de joueurs sur le terrain. Le match suivant, nous avons eu des malades. Nous nous sommes dit : « Assez, c’est assez ». Nous avons donc contacté la fédération qui délivre les licences. Nous avons soumis la question à la fédération et je pense que vous avez reçu une copie de cette correspondance. Je vais vous la lire parce que c’est une affaire sérieuse et qu’il faut être précis. Le 15 mai 2024, nous avons écrit à la fédération et la lettre de décharge nous est parvenue le 17 mai 2024.

Gilbert Kadji, président de la KSA, lors d’une conférence de presse le 13 mars 2024.

Bernard Patipe

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