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Avec l’élimination de tous les athlètes de l’équipe du Cameroun, le vert, le rouge et le jaune ne flotteront plus aux Jeux de Paris. Mais dans le cœur et les veines de certains athlètes, le sang du drapeau national camerounais restera. Le jeudi 8 août 2024, les haltérophiles débuteront les Jeux au complexe sportif Arena Paris Sud.

Et c’est dans l’ombre du Cameroun que les Bleus s’apprêtent à écrire la médaille d’or en français. En effet, sur les quatre athlètes qui tenteront d’incarner le triptyque olympique  » le plus rapide, le plus grand, le plus fort  » aux couleurs du Bleu Blanc Rouge, trois ont laissé leur cordon ombilical dans le  » berceau de nos ancêtres « , ce pays d’Afrique centrale qui se revendique comme un continent à part entière.

Outre le Français Romain Imadouchène (89 kg), champion d’Europe et du monde d’épaulé-jeté en 2022, l’équipe de France d’haltérophilie alignera trois sacs de muscles, masculins et féminins, venus tout droit du Cameroun.

Kingue Matam, un lion aux couleurs de la France

Chez les hommes, Bernardin Ledoux Kingue Matam (-73 kg)Né le 20 mai 1990 à Yaoundé, Cameroun, naturalisé français le 11 juillet 2011. Il est le doyen de l’équipe de France et sans doute aussi le plus expérimenté. A Paris, Bernardin Kingue Matam participera à ses quatrièmes Jeux Olympiques (7e en 2016, non classé en 2012 et 2021). Si les Jeux ne lui ont jamais souri jusqu’à présent, il a remporté deux titres européens en 2017 et 2019 et une médaille de bronze mondiale en 2017. Kingue Matam est un peu plus en retrait (8e aux championnats d’Europe 2024 et 13e aux championnats du monde 2023). Pour la petite histoire, il fait partie d’une grande fratrie d’haltérophiles (14 frères et sœurs), dont plusieurs ont participé aux Jeux olympiques pour la France ou le Cameroun, pays d’origine de la famille.

Bernardin Kingue Matam participera aux Jeux Olympiques de Paris le jeudi 8 août dans la catégorie des -73 kg. Selon Lebledparle.com, la compétition se déroulera sur une seule journée, en commençant par l’arraché puis l’épaulé-jeté.

Fègue et Tchakounté, deux champions d’Europe made in Cameroon

Chez les femmes, la France peut compter sur deux championnes d’Europe. Marie-Josèphe Fègue (71 kg), la principale possibilité de médaille pour les Bleus. Si la jeune maman vit en France depuis longtemps, elle n’a été naturalisée qu’il y a deux ans et demi, après un parcours migratoire difficile passant par l’Angleterre. Elle a été sacrée championne dans la catégorie des 76 kg en 2023. Au Cameroun, j’étais déjà performante, mais c’était compliqué de s’entraîner et d’atteindre le plus haut niveau », confie l’athlète de 33 ans. Je n’avais pas de matériel ni de salle de sport. On s’entraînait en plein air. La France m’a offert toutes les conditions.se confie dans les colonnes de Le Parisien.

A côté de Marie-Josèphe se trouve sa compatriote Dora Tchakounté. Née le 23 mars 1995 à Yaoundé, Dora a acquis la nationalité française à l’âge de 12 ans. Elle a été sacrée championne de France des moins de 58 kg en 2016 et 2018, et a remporté le titre en Albanie en 2022. Dora n’a pas réussi à monter sur le podium à Tokyo après une finale frustrante.

Selon les techniques et les règles de l’haltérophilie, pour gagner, les concurrents doivent soulever la barre en utilisant deux techniques : l’arraché, dans lequel la barre est saisie au sol et soulevée au-dessus de la tête en un seul mouvement, et l’épaulé-jeté, dans lequel la barre est saisie au sol et d’abord placée sur le devant des épaules et, dans un deuxième mouvement, soulevée au-dessus de la tête à bout de bras.

Pour chaque poids de barre choisi, l’athlète dispose de trois tentatives pour réaliser le mouvement (arraché ou épaulé-jeté). Le total de chaque athlète, ou total olympique, est la somme des deux meilleurs mouvements. En cas d’égalité, l’athlète ayant le poids le plus faible est déclaré vainqueur.

L’équipe de France d’haltérophilie attend depuis des années une médaille aux Jeux olympiques. Les dernières médailles du pays remontent aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, lorsque Vencelas Dabaya, également d’origine camerounaise et originaire de Kumba, s’est arrêté devant la barre des 197 kg après avoir subi une déchirure osseuse au coude lors de la compétition. Arrivé deuxième du concours, il n’a pu remporter que les médailles d’argent et de bronze, qui valent encore de l’or pour la France.

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