Dans une interview accordée à Investir au Pays le 7 juillet, l’ancien milieu de terrain camerounais Alexandre Song revient sur l’ambiance qui régnait dans les vestiaires lors du match Cameroun-Tunisie. Il s’agissait du match retour des barrages pour la Coupe du monde 2024 au Brésil. Samuel Eto’o et ses coéquipiers ont combiné pour battre les Tunisiens 4-1 à Yaoundé.

Pour lui, cette victoire est le résultat d’une bonne ambiance, d’une attente et d’une cohésion au sein de l’équipe. De plus, le linge sale a été lavé en famille quelques heures avant le match.

Lebledparle.com rapporte un extrait de l’interview d’Alexandre Song.

A.Song Nous avons vu le jour lorsque nous avons joué ensemble contre la Tunisie à Yaoundé. Nous sommes tous dans la même équipe et le résultat est bon, nous avons joué ensemble. Achille Webo est venu me voir, peut-être qu’il n’aimera pas ce que je vais dire, mais c’est la vérité. Il est venu me voir, il voulait me parler et je lui ai dit : « Non, je ne te parle pas ». Il m’a dit : « Pourquoi ? Je lui ai dit tu es un père, je n’aime pas la façon dont les gens te parlent ! Je ne te respecte plus, parce que tu n’es pas respecté ! Il m’a dit : « Non, tu sais ce que c’est (Samuel Eto’o ndlr) », et je lui ai répondu : « Non, tu es un père de famille, le reste ne me regarde pas ! Il m’a répondu : « D’accord, je vais aller le voir. Il est venu me voir et m’a dit que Samuel avait demandé à venir dans sa chambre, et je lui ai dit non, tu dois dire à Samuel que je ne veux pas le voir, tout le monde veut le voir, il y a des gens qui ont des choses à lui dire. Alors s’il est d’accord, tout le monde vient dans sa chambre. Et c’est comme ça qu’on s’est retrouvé avec sept joueurs (Alex Song, Makoun, Nguemo, Mbia, Nicolas Nkoulou, Dani Nounkeu, Webo). Et c’est comme ça que Sergent (Makoun) lui a dit ce jour-là : « Ce sont tes petits frères, ils ont grandi, ils sont devenus des pères, il faut que tu l’acceptes ». Et ce jour-là, nous sommes sortis et nous avons tous dit la même chose : nous avons fait équipe ensemble, nous avons tout fait ensemble.

P.Simo (Ce que vous lui reprochez, vous l’avez aussi fait.

A.song (Rires) Non, je ne sais pas ce qui se passe quand je ne suis pas là ! Mais je dis que nous avons formé l’équipe ensemble ce jour-là.

P.Simo A quoi sert un entraîneur dans l’équipe du Cameroun ? J’ai l’impression que ce sont les joueurs qui ont le pouvoir ».

A.Song « Le problème, c’est que parmi nous, nous savons qui peut jouer à ce genre de jeu.

P.Simo Mais ce n’est pas votre rôle ! C’est le rôle de l’entraîneur non plus « 

A.Song C’est différent parce qu’il y a l’équipe nationale, quand vous regardez autour de vous. Mon cher grand frère Njitap avait l’habitude de dire : « Nous sommes le Cameroun », nous ne plaisantons pas…. Quand vous arrivez à l’équipe nationale, vous vous connaissez tous. Nous savons qu’untel peut faire untel, nous avons le droit de le faire. Même lorsque nous avons formé l’équipe, nous avons donné au sélectionneur la possibilité de changer un joueur, il a dit que je préférais qu’il joue de telle ou telle manière, et nous avons dit oui. Nous lui avons dit que ce sont les guerriers qui peuvent défendre les couleurs du Cameroun demain. Parce que nous nous connaissons.

P.Simo Mais s’agit-il d’un dysfonctionnement ?

A.Song Oui, mais cela dépend de la façon dont on l’entend !