Deuxième sur huit coureurs au 100 m, Emmanuel Eseme a parcouru la distance en 9’98 » le 3 août 2024 au Stade de France. Cette deuxième place lui permet de se qualifier pour les demi-finales des Jeux Olympiques pour la deuxième fois après les Jeux de 2022 à Tokyo. Il ne fait aucun doute que la performance du sprinteur camerounais le place déjà dans la deuxième phase de ces JO. Après ce bel exploit, l’athlète de 30 ans a livré ses impressions à la chaîne de télévision TV5 Monde.
Lebledparle.com vous propose l’interview d’Emmanuel Eseme par TV5.
9’98 » secondes, c’est un excellent temps que vous avez enregistré ce matin.
Je pense que c’est un temps qui me permettra d’accéder aux demi-finales, c’est donc un bon temps pour moi.
Comment s’est déroulée la préparation ?
Je me prépare au Portugal, au Sporting Clube. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour être au top au bon moment. Pour l’instant, nous espérons aller en demi-finale, puis en finale.
9.98 est très proche de votre record personnel. Vous attendiez-vous à ce temps si tôt dans la matinée ?
Je m’y attendais parce que l’entraînement se passe bien. C’est un temps que j’ai pu courir à l’entraînement, donc je ne suis pas surpris par ma performance.
Vous avez fait des progrès constants au cours des deux dernières années. Comment l’expliquez-vous ?
Je ne fais de l’athlétisme que depuis sept ans. Il est vrai que j’ai 30 ans, mais j’ai encore une grande marge de progression. Chaque jour, j’apprends quelque chose de nouveau. Et je pense que je ne suis pas encore au maximum de mon potentiel. Avec le temps, je pense que je ferai partie des meilleurs.
Il a commencé son entraînement sportif en France. Aujourd’hui, il est au Portugal. Ces changements ont-ils été importants pour votre progression ?
Oui, ils ont été importants pour moi. Je n’avais pas assez de ressources pour me former en France. Je n’avais pas de bourse, je n’avais aucun moyen d’obtenir de l’argent. Le Sporting m’a proposé de venir m’entraîner gratuitement. J’ai dû saisir cette opportunité et je pense que cela a été très positif pour moi.
La vie au Portugal vous aide-t-elle beaucoup ?
Ma vie se résume à l’entraînement. Ce n’est plus comme avant, quand j’allais au travail et que je m’entraînais ensuite. À la maison, mes amis et ma famille venaient me rendre visite. Maintenant, c’est un peu ennuyeux et je me sens parfois seul, mais je pense que cela porte ses fruits.
Que devrait faire le Cameroun pour développer les athlètes locaux ?
Le Cameroun a beaucoup de talents. Nous devrions nous concentrer sur les infrastructures. Si nous avions au Cameroun ce que je vois en Europe, je pense que les athlètes camerounais pourraient être parmi les meilleurs au monde.